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Les Nuits armées (poème de la sentinelle), Paul Chamberland, 1985

 

à Gaston Miron

à Paul-Marie Lapointe

 

I

 

les millions d'oiseaux rageurs traversent mon crâne millions d'ailes à

battre dans mon sang le rappel des matins soldats

 

où vivre épousera la mort transgressée

 

millions de pas de frères déjà franchissent mes vertèbres et c'est moi

cloué vif sur la crête des nuits buveuses du sang natal

 

vibrent leurs pas dans mes neuronnes je suis atteint je luisje suis le

veilleur et la lampe

 

l'éclaboussure des sangs cadenassés nos premières foulées dans la

reconquête des bases et de la santé

 

c'est moi veilleur et nul au tressaut de la pointe j'intente aux nuits

fermées la césure du jour

 

nous-mêmes partageant l'espace apatrié

 

l'aube m'abolira que j'arrache à mon corps

 

naître naître à nos corps folle flambée d'aurore sur les montagnes

bousculées

 

combattre au nom de ce qui se tient dans le jour femme pays la couleur

violente de la semaine et du futur enchevêtrés

 

le jour humain du sang

 

II

 

la bouche au baîllon

la gorge au rasoir de l'ombre

périr en tam-tams d'insomnie

 

(le carrelage hurle ses fours aux fenêtres hallucinées)

 

l'ombre a dévoré les miroirs le ciel assommé bave sur les seuils

l'ombre a dévoré le pays les vents y creusent leurs couloirs sanglants

où l'on couche les grands corps éteints de nos vendangeurs de haine de

nos vendangeurs d'amour

novembre les supplicia

 

ce peuple est un lent cortège qui rebrousse en sa mémoire les sentiers

de son aurore

il porte déjà son deuil

 

mille bouches grinçantes le Nord s'ouvre fleur multilame des glaciers

ce peuple meurt aux lampadaires du silence

cierge aux doigts fins de l'officiant castrat

 

a-t-on fermé les portes du matin

 

III

 

mon corps naît d'aube à peine et j'ai mal

 

d'avoir fait les cents rues de l'espace j'ai fini par savoirl'espace

dans nos pas vacillel'espace plaie s'écoule aux fondrières du Hoquet divin

le voyage est malaise et le soleil dérape dans les songesle soleil

saigne dans le charbon

c'était là le matin et nous n'avons jamais quitté le charbon

 

malaise les fleurs malaise les eaux mensonge tous ces oiseaux dans le

quadrille des dimanches

de mal me tenir dans le jour j'ai su que depuis toujours la nuit

rongeait nos matins

que fleurs et rivières hirondelles voilent en brillant la bête affamée

 

je n'ai jamais quitté le sentier qui menait au moulin de l'étrangleur

 

je m'enfonce plus sûr qu'un train entre les dents du malheur

et le ciel croule et les toits crient très lent très lente imperceptible

chute

 

IV

 

...au temps nul de naître jamais de mourir toujours ? tout lieu se

dérobe à fonder le pays l'espace de vivre ? quelles mains viennent

palper nos fronts barrés

déjà l'ombre corrode la pierre d'accueil le seuil de nos gestesl'infâme

faim dévaste nos blés faim de sommeils et de terriers

au coeur la forêt brûle et le sourire craque

la geôle nous rentre au corps nous dévore

 

nous voici geôliers de nous-mêmes

 

sentinelle coupée des chemins de lumière je nais au plus haut foyer de

la solitude

je saigne et je m'éteindrai aux faisceaux inouïs de l'obscur

 

soleil qu'on nous a volé soleil roué sous les dalles soleil nôtre dans

nos pas à rebours des horizons verrouillées

tam-tam du sang natal hurle à nos poings

 

le sang failli s'annule en tous miroirs aveugles nos cris ne peuvent se

joindre et tresser l'entrelac d'une fronde à tendre contre le roc

ouranien du Maître

 

nommer la terreur du sang

la foudre du sang

qui nous rende aux plages finies d'une terre qui flambe nôtre dans nos

bras armés

 

rebrousser pas à pas le pays de nos blessures remonter le cours de notre

malheur apprivoiser du moins notre maigre mort

 

V

 

ô jour fable à réinventer

nous ne fûmes jamais du jour

 

ce peuple dort aux caveaux de la honte entendez la rumeur du sang bafoué

au creux du fer et de la houille

entre l'étau leurs tempes leur front aux ronces de l'Hiver

tout un pays livré aux inquisiteurs aux marchands aux serres des lois

 

j'entends le sang contre la porteaux pas sourds de la fièvre en nuit

montent les lunes poitrinaires

le front bas sous le ciel hurlé nous avons mené nos chemins en forêts

pour les dresser suicide sur l'autel de la dérision

des doigts sacristains les ont noués à jamais dans le vitrail du délire

 

les hommes d'ici devisent posément de choses étrangères ils n'entendent

pas le bruit que font dans leur cervelle les lunes crissants couteaux

et les sombres fruits coupés de l'arbre aussitôt choient aux marais

 

à l'étroit dans le cierge et l'ogive notre feu se châtre et vend aux

idoles sa mort interminable

 

VI

 

bailleurs de fonds tous ces oiseaux qui sont venus nous ficher l'aube au

corps un matin

rupture des prisons blessure ardente au cadavre blêmi de la ville

il nous fallait ces cris d'avril tous ces miroirs en feu aux lèvres du

ciel émigré sur nos toits

pour forcer l'hiver et la mort jusqu'au plus obscur de nos os

pour y raviver l'étincelle aux reins de tout un peuple enfin radiant

l'espace de chemins guerriers

 

ah blé chaleur et table épaisse rituel

des sols noirs et gras tout le ciel

d'un jet dans nos labours

ah la danseuse incendiaire au long du fleuve

artériel notre corps notre été retenti

jusque dans la moellel'espace

notre patrimoine sous les quatre épées du vent

et les forêts les banquises les gulf-stream

cinglant l'horizon de nos semailles

l'infini au poignet tournemain des étoiles

NOUS rançonnerons aux cents nuits

la TERREQUÉBEC

l'immense berceau des glaces

le profond dortoir des astres nickel et cuivre

 

VII

 

ta parole épée dressée sur nos arpents

 

ton corps lié aux fureurs de l'étoile

 

aux messageries du jour la rupture de l'acier

 

relance ton assaut dans la foudre et le sang

 

tous les dieux tonnent dans tes muscles

 

ravis l'épouse et les jardins sème l'été dans nos actes

 

sème la saison des égaux dans les nerfs et les usines

 

cravache les sommeils ravive la blessure aux fronts

des foules serves

 

ARME LES NUITS D'UN PEUPLE

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Οὖτιν με κικλήσκουσι

 

My Optics

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"Astronomy is a very dangerous occupation: hundreds of tons of moving metal, high voltages, total darkness, and people who haven't slept much - not a good combination."

-Nigel

 

"Nature composes some of her loveliest poems for the microscope and the telescope."

-Theodore Roszak, Where the Wasteland Ends, 1972

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Life is like riding a bicycle. To keep your balance you must keep moving.

Albert Einstein

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Αφιερωμένο σε όλους όσους αγάπησαν έναν πολύ μεγάλο καλλιτέχνη που δυστυχώς έφυγε τόσο άδικα...ένα πανέμορφο βίντεο γυρισμένο στην Νίσυρο με φοβερές εικόνες της Νύχτας, ένα τραγούδι που θα μείνει για πάντα μέσα μας...προσέξτε τους στίχους...

 

Θα σε θυμόμαστε για πάντα Νίκο...

 

http://www.youtube.com/watch?v=cuot7H8OKPo

«Μπορεί και μακριά πολύ, μέσα στων ουρανών τα αποκαΐδια...την Ανδρομέδα, την Άρκτο ή την Παρθένο...Άραγες να είναι η μοναξιά σε όλους τους κόσμους η ίδια;» Οδυσσέας Ελύτης
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